dimanche 14 février 2010

Ce que dit Claude Gaignebet des GOULES

Claude Gaignebet est un ethnologue bien vivant, très actif en ce qui concerne la mythologie française,Rabelais et mille autres sujets. Le rencontrer c'est rencontrer la passion de tisser des liens et une érudition infinie : j'ai eu la chance de faire cette rencontre, et c'est sans doute grâce à lui, que la béotienne que je suis, vous amuse avec des recherches improbables et bien au dessus de ses compétences. Mais il faut bien commencer !
Ce qui suit est un extrait d'un de ses ouvrages qui me semble se rapporter à notre sujet, les mises en majuscule ou en italique sont de l'auteur :
... Un seul détail nous retiendra pour l’instant, emprunté aux récits orientaux relatifs aux goules. Ces ogresses, qui vivent dans les déserts ou dans les bois, ont les seins si longs qu’elles les jettent sur les épaules pour courir plus vite. Cette particularité anatomique est empruntée à celle de la guenon des Bestiaires. Mais ce geste n’est pas aussi simple qu’il paraît. Dans les contes populaires, il permet au héros de s’approcher de la goule sans être vu, de la téter furtivement et d’en être ainsi adopté. Ce rite qui met le héros sous la protection de la femme de l’au-delà qui l’allaite, participe lui aussi du RETOURNEMENT en un double sens ; le héros doit SUPPLANTER le fils de l’ogresse et choisir le BON SEIN. Or dans certaines variantes, celle-ci, non seulement rejette ses seins derrière le dos, mais les CROISE. Le BON SEIN , celui qui contient du lait fort, celui de droite, est alors à gauche, ce que le héros sait. Il se développe bien plus vite que le petit goule, le terrasse et le tue…
GAIGNEBET Claude, A plus hault sens : l’ésotérisme spirituel et charnel de Rabelais, volume 1, Maisonneuve et Larose 1986 Page 136

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