dimanche 1 novembre 2009

Mère en prison, Pline l'Ancien (23-79)

J'ai trouvé une traduction en ligne du livre 7, paragraphe 36 de L'Histoire Naturelle de Pline l'Ancien qui donne ceci :
On trouve partout des exemples infinis de tendresse ; mais Rome en offre un auquel nul autre ne peut être comparé : une femme du peuple, dont la condition obscure nous a dérobé le nom, venait d'accoucher quand sa mère fut mise dans une prison pour y subir le supplice de la faim : elle obtint d'aller la voir ; mais, fouillée à chaque fois par le geôlier, de peur quelle n'apportât quelque aliment, on la surprit allaitant sa mère. Saisis d'admiration, les magistrats accordèrent le salut de la mère à la piété de la fille ; ils allouèrent des aliments à l'une et à l'autre leur vie durant ; et le lieu où la scène s'était passée fut consacré à la déesse Piété, à laquelle, sous le consulat de C. Quinctus et de Manius Acilius (an de Rome 604), un temple fut érigé sur l'emplacement de la prison : c'est là qu'est aujourd'hui le théâtre de Marcellus (VIII, 25).
Pline l'Ancien a vécu un peu après Valère Maxime qu'on pense être né à la fin du premier siècle avant Jésus Christ. Le texte de Valère Maxime (1er message de ce blog-ci) serait donc antérieur à celui de Pline.
Il semblerait aussi qu'à l'époque où Pline a écrit ce texte, l'allaitement maternel était sur le déclin dans les riches demeures impériales...

Version grecque du Moyen-Age Byzantin à traduire

Avis aux traducteurs : nous ne lisons pas le grec, alors nous ne savons même pas s'il s'agit bien de notre histoire... Une traduction serait la bienvenue. On peut cliquer sur le texte pour l'agrandir.
Ce petit texte a été trouvé dans l'introduction du Recueil de contes populaires grecs, traduits et choisis par Emile Legrand, à lire en ligne.

La fille qui allaite son père, conte populaire grec (Péloponèse)

Grâce à Philippe, un conteur chercheur de contes, j'ai découvert dans un ouvrage de 1881, mis en ligne intégralement, un conte dont j'avais signalé une version de Lesbos, un peu différente.
Lisez le en ligne dans la version numérisée intégrale du Recueil de contes, collectés par des ethnographe grecs, choisis et traduits par Emile Legrand. Pour le conte qui nous intéresse, il a été recueilli par Nicolas Politis.
En voici des extraits. J'ai résumé les évènements intercalaires en italique.
Un roi avait un frère père d'une fille magnifique. Ce roi soupçonne (à tord)son frère de vouloir le renverser et il le fait emprisonner dans un noir cachot. La fille demande à voir son père, le roi accepte
... Il enjoignit cependant à ses soldats de bien fouiller la jeune fille lorsqu’elle entrerait dans la prison, de peur qu’elle n’apportât du pain ou quelque autre nourriture à son père. Il leur ordonna aussi de pratiquer dans le mur du cachot un trou, par lequel le père et la fille puisse se parler.
La jeune fille, voyant qu’elle avait réussi à arracher son père à la mort, alla aussitôt au bain et se lava ; cela lui ayant donné du lait, elle se rendit auprès de son père dans sa prison. Par le trou, elle lui donna un de ses seins et lui dit de téter. Elle faisait ainsi chaque jour, et son père n’avait pas besoin d’autre nourriture.
Le roi la soupçonne de sorcellerie et lui interdit de voir son père. Désespérée elle rencontre un maréchal-ferrand en train de tirer du ventre d’une jument morte un poulain vivant. Elle lui achète un autre poulain né dans les mêmes conditions et la peau de la jument. Le poulain est beau, elle l’offre au roi avec la peau de la jument pour son lit . En échange elle peut aller voir son père… et quelques temps plus tard peut lui poser une énigme :
« Vous êtes assis sur une bête qui n’est pas née et vous couchez sur sa mère »
>Le roi ne comprend pas et veut une explication, la jeune fille répond alors :
« Je vous les expliquerai, ô mon roi, quand vous m’aurez donné mon enfant, l’enfant de ma mère ; et, lorsque vous me l’aurez donné, il deviendra mon père ; mais, si vous ne me le donnez pas, il sera de nouveau mon enfant »
Le roi, embarrassé lui dit de solliciter la faveur qu’elle voudrait, pourvu qu’elle lui explique ses paroles…Le roi fait sortir de prison le père. La fille raconte tout. Le roi est ravi…
Ils demeurèrent ainsi parfaitement, et nous mieux encore.

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